La balle

Je n’ai jamais pris le temps d’apprendre à connaître

À me connaître tout d’abord, tu vois, la base que tu rejettes et qui est pourtant élémentaire.

Puis connaître l’autre ensuite, un physique, un charme particulier, une attention trop personnelle et paf !!! C’est déjà trop tard.

Mais apprends à contrôler ton coeur, Merde.
Mais non, ce n’est pas le coeur c’est le cerveau qui libère des hormones.
Alors, pourquoi ça cogne fort au point de t’étouffer ?
Tu as peut-être raison, c’est le coeur le déclencheur, il pompe comme un malade et dérègle l’oxygénation du cerveau. A partir de là il prend la décision de l’envelopper de ses hormones pour rassurer, non ce n’est pas un danger, rassure toi !!! Et maintenant seulement maintenant c’est le bazar. Le Ping-pong commence.

Je commence à apprendre à faire taire tout le monde, les disputes ça suffit, c’est épuisant ces parties incessantes, ça tape trop fort dans ma balle.

Donc on recommence toute la partie, je ne veux plus être une balle de Ping-pong.

Je dois commencer par prendre soin de moi, apprendre à me connaître, tout de moi.
Mes rêves, mes peurs, mes blessures, mes qualités et défauts, je suis une balle de jonglage pour le moment. Envoyée en l’air, je chute au sol, mais je repars en l’air et je tourne trop vite. J’apprendrai, j’apprendrai, à ne pas aller trop haut, ni tomber, je vais y arriver, il parait qu’il y a un possible équilibre à plus ou moins long terme.

L’autre aussi est une balle de jonglage? Un ballon de rugby, peut-être maltraité par les coups et emporté à toute vitesse, disputé par tous. A moins qu’il soit balle de tennis, comme le Ping-pong, son espace est plus grand, il en a de la chance. Une balle de golf ? Un seul swing l’envoie où il veut précisément. Ou balle de foot, il atteint toujours son but.

Zut, je ne sais pas, je dois lui demander au lieu d’interpréter. Enchanté, quelle balle es-tu toi ? Comment ça tu n’es pas une balle ? On est tous une balle, elle est bien bonne celle là.

Tu es ? Excuse-moi j’ai mal compris, tu es ? Ha non, j’avais bien entendu, je ne connais pas, c’est quoi ça ? C’est mieux ? Je ne savais pas. Si tu le dis. Je vais apprendre à te connaître, je comprendrai peut-être mieux. Et ça fait tout ça, vraiment ? Je suis bluffée, il me faudra un peu de temps pour comprendre. Moi aussi, je peux devenir comment toi ?

Parce que c’est mieux qu’une balle.

Et vous ? Vous connaissez une main ? Il paraît que c’est savoir doser pour soi et pour l’autre. Tendre la main à l’autre pour l’aider, essuyer son visage avec pour sécher ses larmes, tenir sa main dans toutes les étapes bonnes ou mauvaises, caresser son cœur pour l’apaiser, caresser sa tête pour la faire taire. Mais surtout, ça marche sur soi, se prendre en main, prendre son courage à deux mains, pour s’aimer sans l’autre, ne plus être une balle, juste une main tendue vers nous-même. Avoir le coeur sur la main, prendre soin de tout le monde même de nous.

Je ne veux plus être une balle, je veux être une main car j’ai cru comprendre que si on apprend à se connaître seul, l’autre et ensemble on peut être unis comme les cinq doigts de la main, ma main dans ta main, on ira forcément loin seul ou ensemble. 

La partie a été longue, mais finalement c’est ainsi que le coeur et le cerveau s’accordent en faisant intervenir la main, comment tiens-tu une balle sinon ? 

Cynthia B.