Tiens, si aujourd’hui on essayait de se concentrer pour écrire sur l’ordinateur.
Tu sais, cette boite carrée phantastique qui envahit notre cotidien.
(Je commence mal, deux fautes sur des mots que je connais très bien, je les ai vues, je les ai corrigées.
Et puis je me suis dit que je devais les laisser, pour prouver ce que je vis quand j’essaie de faire des choses simples comme avant.)
Que vais-je écrire, je ne le sais pas et je m’en moque.
Juste ne pas s’énerver sur un sujet ingérable, avec une problématique qui restera identique, après avoir fait un monologue sans fin.
Juste ne pas être triste sur du avant, pendant ou après car cela aussi est ingérable.
Comme on glisse (glise, merci le correcteur automatique pour cette jolie reprise rapide) le stylo sur le papier, faire glisser les doigts sur les touches.
Le clavier m’a toujours fait penser aux touches d’un piano.
Des touches qui composent tellement de mélodies différentes, quand on assemble les mots les uns à la suite des autres.
Cette boite carrée qui relie au monde, aux pensées diverses et créatrices et qui pourtant marque la solitude de chacun d’entre nous.
Stop, ne pas penser à tout ce mal-être ambiant que certains taisent ou hurlent dans leur boite carrée, car je n’ai pas les solutions.
(Tiens la migraine arrive déjà, je ne pensais pas qu’elle viendrait me tenir compagnie aussi vite, quelle plaie celle là)
En fait, je ne peux échanger sur rien sans sentir des émotions qui pourraient m’envahir.
Donc j’apprends à me taire, à ne plus rien ressentir, de ce côté là on m’y aide bien finalement.
Et je pianote sur ce clavier comme pour trouver un but à ma matinée.
J’envie les artistes qui matérialisent leurs idées, leurs joies (oies, faute de frappe qui me fait penser à quelqu’un que j’apprécie), leurs tristesses, les angoisses, leurs rêves.
Extérioriser aide à alléger leur cerveau et leur coeur, occupe l’espace et le temps.
(Mon pied gauche commence à faire des vibrations, avec ses petites vagues de froid comme si je m’engourdissais.)
Finalement ce texte n’est vraiment pas intéressant, pas structuré, et m’ennuie comme pour vous en ce moment, peut-être.
C’est rassurant, je vais m’arrêter plus vite que prévu, ou pas rassurant car je n’arrive plus à écrire quelque chose d’intéressant.
Concentration au raz des pâquerettes, ou simplement lassitude de tout.
(J’ai l’impression d’avoir une chaussette qui me remonte jusqu’au genou)
Mon autre boite carrée plus petite, affiche une notification.
Elle est géniale celle là, tu peux l’emmener partout, et elle est aussi performante que la grosse, si ce n’est pas plus performante.
Car elle ne t’abandonne jamais, c’est une petite verrue bien accrochée.
Tu te soignes car tu sais ce qu’elle t’a apportée mais surtout ce qu’elle t’a volée.
Je souligne qu’elle relie au monde comme la grande, quelle chance, j’avais projeté pleins de révolutions positives grâce à elle.
Mais la verrue, insensible, petite comme une tête d’épingle, finit pas devenir envahissante et douloureuse.
Attention, je dérive sur un sujet ingérable, tu vois maintenant j’arrive à mettre des limites à mes analyses foireuses.
Ne pas se poser de questions existentielles, ne pas chercher de solutions empiriques, ne rien sauver car on ne peut pas.
Ce sont les nouvelles directives, tu m’étonnes que je m’ennuie avec ces nouveaux paramètres.
(La tête, je gère, elle ne me fait pas si mal que çà, on s’habitue, on s’habitue à tout de toute façon)
C’est cool, le fait d’avoir écrit n’importe quoi depuis le début, m’a permis d’évacuer l’angoisse qui se préparait et qui m’avait tiré quelques larmes de découragement.
Angoisse, oui je me suis dit, je vais écrire sur ce thème, mais je ne voulais pas qu’elle me happe, donc je l’ai fait taire pour quelques minutes avec cet exercice d’écriture.
J’ai compris que j’utilisais beaucoup l’évitement quand elle arrivait, en saturant mon cerveau d’informations, j’apprends tout et n’importe quoi.
Tant qu’il est occupé à engranger des données, il ne s’occupe pas de la souffrance, mais comme il a besoin de repos et qu’apprendre pour apprendre ne sert à rien sauf faire exploser le disque dur, l’angoisse revient.
Deuxième option, défendre la veuve et l’orphelin, les injustices sociétales, les incohérences humaines, on revient sur les sujets ingérables et on s’épuise aussi.
Donc, que dois-je faire de l’angoisse quand je casse le schéma d’évitement ?
On l’affronte, d’une manière ou d’une autre, à petits pas car cette saleté s’est renforcée avec les années, et moi je me suis affaiblie donc je n’arrive pas trop à faire du corps à corps.
J’ai l’impression qu’elle est une géante, une géante qui me sourit et qui prend un malin plaisir à attendre le moment parfait pour se rappeler à mon souvenir.
(Pas certaine d’utiliser correctement cette formule, la tête vibre un peu donc çà commence à être pénible de se (ce, oups il pique les yeux à la relecture) concentrer)
Ne parlons pas d’elle, elle n’attend que çà, je ne lui donnerai pas ce plaisir.
(je baille, c’est la fin de la concentration, déjà une heure que je pose des mots en bazar sur l’écran, il est onze heure (j’avais oublié le mot heure, il doit en manquer d’autres dans le texte, çà m’arrive souvent), je comprends mieux, c’est l’heure merdique où toute énergie disparait, s’il y en avait au départ.)
Je finis ce texte sans queue ni tête, qui m’aura fatiguée, et je vais essayer de ne pas m’énerver car prendre conscience qu’on n’est plus comme avant est une punition.
Merci à ma grande boite carrée d’avoir créer avec moi un requiem.
Cette chute, je ne sais pas d’où je la sors, mais le cerveau est encore un peu fonctionnel, il y a de l’espoir.
(Jambe engourdie comme toute froide, vibrations dans la tête, mais jusque là tout va bien)
Ps: s’il y a des fautes même après relecture, je ne les vois plus, concentration à zéro et fatigue dominante, merci à vous d’avoir lu jusqu’au bout.